Origine du parcours
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Par Jean-Louis GIRARD & Michel BOURGUIGNON (déc 2008)
En 1918, la Ville de Saint-Etienne acquiert, dans la vallée du Riotord, diverses parcelles de terrain, d'une superficie totale de 17 ha, appartenant, pour la plupart, à la Société Civile des Tréfonds ou à la Société anonyme des mines de la Loire. Au fil du temps, cette vallée sera remblayée par les" gandoues" qui viennent y déverser les caisses de cendres des foyers de mineurs stéphanois, puis, dès 1930, les premières ordures ménagères collectées dans le centre ville (photo 1).
Le 26 août 1964, Monsieur le Préfet de la Loire autorise l'extension de cette décharge sous réserve qu'elle soit contrôlée : le stockage des ordures ménagères doit s'effectuer par couches et non par le déversement des bennes dans la pente d'une tête de décharge. Ces ordures doivent être recouvertes après leur dépôt par une couche de matériaux inertes (photo 2).
Le 5 juillet 1977, la Ville de Saint-Etienne confie à la SATROD, société privée, la récupération des ordures ménagères. Celles-ci seront broyées et compactées dans une usine de transfert avant d'être évacuées dans la vallée du Pateux, sur la commune de Roche-la-Molière. Cette usine, aujourd'hui démolie, était implantée à l'Est de l'entrée du golf (photos 1 et 4).
Dernier vestige de cette installation, l'immense portail d'entrée qui donne accès, à partir de la rue Saint-Simon, à la plate-forme sommairement nivelée et réservée pour une extension future du complexe golfique stéphanois.
A partir de juillet 1977, seuls des matériaux inertes, terre ou gravats, provenant le plus souvent de démolitions d'immeubles, viendront combler, presque entièrement, cette vallée du Riotord. Par endroit, l'épaisseur de ces remblais, de toutes natures, dépasse les 50 mètres.
Puis en 1986, la nécessité de requalifier cet espace longtemps dégradé, fait de ce site le lieu idéal pour implanter un golf. C'est sur cette plate-forme ainsi constituée, impropre à toute construction, que l'équipement golfique stéphanois va prendre naissance.
L’équipe Lyonnaise de Thierry Sprecher (concepteur de golf), Gery Watine (Champion de France) et Jean-Louis Méry (Spécialiste d’Ingénierie du Sport et des Loisirs) est retenue par le conseil municipal pour réaliser le golf.
Ce projet est déclaré d’utilité publique par Monsieur Le Préfet de La Loire le 7 juillet 1988.
Le vaste practice paysager de plus de 250 mètres d'envergure et le parcours Pitch and Putt de 6 trous, dont la construction a commencé le 18 juin 1988, sont entièrement situés sur cette ancienne décharge (photos 2, 3 et 4).
Le centre d’initiation est ouvert en 1989 et les 9 premiers trous sont inaugurés en 1992 (photo 5), avant que le golf n’acquiert, en 1994, ses 18 trous et son homologation de golf international.
En septembre 1996, le Trophée de l'arbre d'Or est attribué à la ville de Saint Etienne et à son golf public pour sa contribution remarquable à l'amélioration de l'environnement (photo 6).
En juin 2003, le golf de Saint-Etienne, devient le premier golf en France à posséder la norme qualité NF X50-726 propre au service.
TROU N°1 :
Ses départs sont implantés sur les croupes Sud des terrains agricoles qui dominaient la décharge. L'axe de jeu, après un léger dog-leg à gauche, vient tangenter le pied de talus de cette décharge. Il se confond également avec l'axe de 2 collecteurs d'assainissement, l'un d'eaux pluviales, du type ovoïde, haut de 1,5 mètre, l'autre, d'eaux usées, d'un diamètre de 30 cm, qui depuis Côte Chaude et Chavassieux, captent au passage les effluents des constructions et lotissements existants ou en cours d'aménagement. Les bâtiments d'accueil et d'entretien du golf sont évidemment branchés sur ces collecteurs posés avant le reprofilage des "Fairway". Par nécessité de service, certains regards de visite sont apparents.
Les jardins ouvriers (photo 7) qui meublaient ce léger vallon (une quarantaine environ) ont été réinstallés plus bas dans la vallée, près du gymnase des champs. Un seul subsiste encore sur le site. Il s'est reconstitué, après reprofilage du terrain par la Ville de Saint-Etienne, sur la propriété privée voisine qui surplombe le green n° 1 (photo 8).
TROU N°2 :
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Ses départs ont été sculptés dans le talus de la décharge, dans sa partie la plus ancienne, celle qui a permis la construction du 6 trous "Pitch and Putt" dès la 1ère tranche d'aménagement du golf.
Le lac, à hauteur de retombée de drive, se situe dans le point bas de la vallée, en lieu et place d'une décharge privée (photos 1 et 9), gérée par une entreprise stéphanoise de travaux public. Il est artificiel.
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Quant au green n° 2, il occupe l'emplacement de l'ancien carreau des Mines de la Chana (photos 1 et 9), comme l'atteste la plaque commémorative que peut lire le joueur en se rendant au départ du trou suivant. Ce puits fut considéré comme le plus difficile à exploiter sur l'ensemble du bassin. Toutes les méthodes de boisage connues en France y furent tentées. Mine très grisouteuse et poussiéreuse, elle devait tuer 65 hommes le 21 janvier 1942.
TROUS N°3-5-8
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Ils sont implantés sur des terrains agricoles, à usage de prés qu'il a fallu reprofiler pour asseoir les "Fairway".
Ils appartenaient jadis aux Houillères du Bassin du Centre et du Midi (H.B.C.M.) qui, après avoir exploité les tréfonds, les ont vendus, peu de temps avant la construction du golf au tout dernier exploitant agricole encore en activité sur le territoire de la Ville de Saint-Etienne.
De tout ce domaine, d'une dizaine d'hectares environ, dénommé "la grange aux Bœufs", il a conservé en affermage et pour quelques années seulement, le triangle clos, en fond de talweg, situé entre les trous 5 et 8, actuellement en jachère.
De belles haies d'arbres délimitent les lignes de jeu; quelques très beaux chênes isolés servent de repère pour l'approche; une petite forêt en fond et à gauche du trou n° 5 capte les balles égarées.
Toutes ces plantations, dont certaines sont centenaires, ont été préservées lors de la construction du golf. Seul un petit enclos, près des départs du trou n° 4 et du green n° 5, a été démoli et nettoyé. Il s'agissait d'un élevage, quelque peu clandestin, de moutons, oies et volailles diverses …
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TROU N°6:
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Après ses départs taillés dans la pente, il échappe très vite au domaine agricole décrit précédemment pour emprunter un vallon dans lequel serpente un petit ruisseau, pratiquement inexistant avant la construction du golf.
C'est au cours des travaux de terrassement, en 1993, qu'il s'est mis en évidence après de très fortes pluies. Pour réguler son débit et éviter de nouvelles inondations à l'aval, la Direction Départementale de l'Agriculture (D.D.A.) a exigé le remplacement de la retenue d'eau prévue comme bassin d'agrément au pied et à droite des départs, par un bassin d'orage, vide en temps normal.
Pas de plan d'eau donc pour corser les difficultés de ce trou n° 6, mais un très beau par 5 qui a nécessité la démolition de constructions implantées dans ce fond de vallon :
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une petite villa, très fermée sur elle-même, dont la construction clandestine datait de quelques décennies et dont seule subsiste aujourd'hui une pile du portail d'entrée, en bout du mur de clôture et 2 arbres.
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d'anciens dépôts et ateliers des H.B.C.M. (photo 10) occupés par un menuisier et un récupérateur de papiers et cartons.
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Le chemin de terre, dénommé rue Kléber, qui borde au Nord le trou n° 6 et donc le golf, appartient par moitié à la commune de Villars et à la Ville de Saint-Etienne.
TROUS N°7-9-11-12-13-14 :
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La rue Claude Martin reliait jadis le quartier de Chavassieux au Bois Monzil. Déclassée dans sa partie centrale du fait de la décharge publique, elle s'est transformée en impasse côté Chavassieux. Elle a changé de nom dans la partie qui dessert le bâtiment d'entretien.
Elle se dénomme actuellement rue des Mineurs de la Chana (photo 10).
Avec la construction du golf, le chemin du Bois Rolland a également disparu. Il reliait cette rue des Mineurs de la Chana au Bois Rolland (photo 10) que l'on traverse pour se rendre au départ du trou n° 7 depuis le green du 6.
Ce chemin desservait une vieille maison des H.B.C.M. (photo 10), réhabilitée par un ancien mineur reconverti sur place en éleveur de moutons. L'acquisition de ce bien s'est réglée par voie d'échange avec une propriété similaire sur Saint-Marcellin. Le sol libéré des constructions reçoit actuellement les départs du trou n° 11
Hormis quelques petites parcelles appartenant au CH.R. ou a un propriétaire privé, tous les terrains qui reçoivent les trous 7, 9, 11, 12, 13 et 14 appartenaient jadis aux H.B.CM. qui là aussi, après avoir exploité les tréfonds les ont vendus, peu de temps avant la construction du golf, au fermier qui les cultivait:
Une sorte de fendue murée et transformée en fontaine et bassin (photo 10), est encore bien visible près des départs du trou n° 13.
Le champ de maïs cultivé au-dessus de ces départs devait initialement faire partie du golf. Après une longue et difficile négociation, il a été laissé à son propriétaire.
C'était la condition préalable exigée par cet exploitant agricole pour un règlement amiable de l'acquisition du reste des terrains lui appartenant représentant une superficie proche de 10 hectares. Le projet initial a dû être légèrement modifié. Malgré tout, le parcours de 18 trous a pu être construit, en totalité, suivant les règles de l'art et dans les délais fixés.
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TROUS N°15-l6-17-18 :
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Implantés sur des terrains appartenant à la Ville de Saint-Etienne, leur construction a pu être engagée dès la mise en service de la première tranche (Practice, ateliers, petit 6 trous, bâtiment d'accueil…).
Elle a été précédée par la pose des collecteurs d'assainissement provenant de la rue Claude Martin (collecteur de Chavassieux) ou de Côte Chaude (passage sous le boulevard du golf). Ce sont ces collecteurs d'eaux pluviales et usées que l'on retrouve à l'aval sous le fairway des trous n° 1 et 2.
Elle a nécessité d'importants travaux de terrassement. Dans certaines zones, comme au milieu du fairway du trou n° 15, d'énormes masses d'argile avaient été entreposées. Il a fallu les évacuer. De nombreuses cavités ont dû être comblées. Plusieurs dizaines de milliers de mètres cubes de remblai ont été apportés par camions, depuis les zones d'activités de l'Ouest stéphanois en cours d'aménagement. 25.000 mètres cubes de terre végétale ont été régalés pour couvrir l'ensemble des terrains ainsi reprofllés.
Le trou n° 16, l'un des plus spectaculaires du parcours, ne surplombe pas un puits de mine mais une belle carrière de grès.
Ne soyez pas surpris par les vagues du fairway du trou n° 17. Si l'une d'elle couvre l'extrados d'un tuyau d'assainissement, une autre correspond à une levée de terre très ancienne qui servait de digue à l'Etang de Momey (photo 13) et comme le chantait Marcel ODOUARD.
Le trou n° 18 prend ses départs au pied de la ferme qui a été gangrenée au fil du temps par la décharge puis par le golf.
Seuls subsistent aujourd'hui les bâtiments abandonnés eux-aussi par son fermier qui a terminé sa carrière avec l'équipe de jardiniers du golf.